L’utilisation des lanceurs de balle de défense dans les manifestations « est un choix politique »

Par franceinfo – Radio France

Mis à jour le 18/01/2019 | 14:13 – publié le 18/01/2019 | 14:13

Le directeur de recherches au CNRS, Sébastian Roché, incite les pouvoirs publics français à s’inspirer des pays du Nord dans leur approche des manifestations.

Dans le viseur du Défenseur des droits, qui souhaite leur suspension, les lanceurs de balle de défense (LBD), ou flash-ball utilisés par la police ont fait 40 blessés graves lors des dernières manifestations de « gilets jaunes ». Pour Sébastian Roché, directeur de recherches au CNRS et invité de franceinfo vendredi 18 janvier, leur utilisation est avant tout « un choix politique ».

Dans les pays du Nord, on a une stratégie qui vise à la désescalade, on essaie de mieux connaître les manifestants, leurs objectifs, leurs modes d’action et on va utiliser des outils qui tiennent à distance sans blesser, comme le canon à eau (Sébastian Roché à franceinfo)

Le chercheur a expliqué qu’il doit y avoir « un équilibre entre l’ordre et les libertés ». Il a pris l’exemple des pays nordiques, « très attachés aux libertés fondamentales, donc à la liberté de manifester et de revenir indemne. À partir de là, on ne va pas donner aux policiers les outils qu’on leur a donnés en France, notamment les grenades de désencerclement, les lanceurs de balle de défense. On va guider la foule à travers des messages qui sont plus clairs que ceux qu’on est susceptibles de donner en France où quand on tire une fusée éclairante rouge c’est un ordre de dispersion », a poursuivi Sébastian Roché.