La préoccupante utilisation des armes en France et la question de l’implication des polices municipales. [ 05/22/2010 ]

[ 05/22/2010 ]

Un fait divers le 20 mai dernier appelle une attention particulière dans le contexte français. En effet, une importante fusillade a pris place sur l’autoroute A4 et a provoqué la fermeture des 4 voies de l’autoroute dans le sens Paris-Province. Un nombre important de personnes ont été blessées (huit personnes selon la même sources dont deux policiers municipaux de Villiers-sur-Marne).
Le mode opératoire, d’une grande rusticité et d’une violence sans retenue, souligne sans doute la montée en puissance de bandes voir de gangs dans la région Ile-de-France mais également ailleurs en France, on pense ainsi particulièrement à Grenoble. On savait la recrudescence des vols de distributeurs de billets, et également de trafic de drogue ce dernier engendrant souvent des règlements de compte par armes à feu.
Mais ici, l’usage des armes n’est pas tourné vers des bandes rivales dans le commerce illégal. Ce dernier épisode montre des malfaiteurs tirant sans vergogne sur la police et les civils présents pour échapper à une patrouille du commissariat de Villeneuve-Saint-Georges (94) qui avait repéré un fourgon portant des impacts de balles. Les policiers vont subir des tirs d’arme automatiques. La poursuite sur l’A86 les pousse à sortir en direction de Villiers-sur-marne – Noisy-le-Grand. Police municipale et nationale sont sur place et qu’éclate une fusillade à la suite de laquelle les malfaiteurs prennent la fuite.
Il est toujours délicat de généraliser à partir de faits divers. Mais, lorsqu’ils sortent à ce point de « l’ordinaire » et qu’on peut les rapprocher d’augmentations d’autres formes de violences graves, il y a lieu de s’inquiéter.
Le temps est au deuil des familles.
Mais, il restera à établir comment la police municipale s’est trouvée impliquée dans un tel accident. Etait-ce « par hasard » ou bien a-t-elle été appelée en renfort par la police nationale? Cela pose la question des risques pris par la police municipale, certes armée mais pour autant pas nécessairement entrainée suffisemment à l’usage des armes et enocre moins en situation exceptionnelle. Et aussi du partage des reponsabilités entre municipalité et police nationale quand les choses tournent mal. La nécessité d’une course poursuite sera sans doute également questionnée dans le futur lors des suites judiciares, car ce type d’action peut mettre les particuliers en danger. Une affaire qui ne fait probablement que commencer.
Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS, université de Grenoble, Institut d’Etudes Politiques

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